« Le nerf pudendal est l’un des nerfs principaux qui innerve le périnée, c’est-à-dire la zone intime entre le clitoris et l’anus chez la femme et entre le gland et l’anus chez l’homme. »
Pour commencer, les névralgies pudendales sont habituellement en rapport avec une compression du nerf durant son trajet dans différents tunnels qu’il traverse (syndrome canalaire). La compression peut se situer à différents niveaux : conflits d’origine ligamentaire (pince entre 2 ligaments pelviens : sacro-tubéral et sacro- épineux) ou aponévrotique (enveloppe fibreuse autour du muscle obturateur interne ou canal d’Alcock).
En cas de névralgie pudendale par syndrome canalaire des douleurs sont déclenchées ou très nettement majorées par la position assise et sont soulagées par la position debout ou sur le siège des toilettes. Elles ne réveillent pas la nuit. Il n’y a pas de trouble de la sensibilité du périnée, les urines sont perçues pendant la miction, idem pour les selles et les gaz. Lorsque ces critères cliniques sont remplis, une infiltration devra être faite afin de vérifier le diagnostic. Ces caractéristiques ont été
appelées Critères de Nantes et sont depuis 2008 utilisés dans le monde entier pour faire le diagnostic de névralgie pudendale par syndrome canalaire.
Labat JJ, Riant T, Robert R, Amarenco G, Lefaucheur JP, Rigaud J. Diagnostic criteria for pudendal neuralgia by pudendal nerve entrapment (Nantes criteria). Neurourol Urodyn. 2008;27:306-10
Le diagnostic est donc clinique et confirmé par l’infiltration test. Les autres examens (EMG ou imagerie par Scanner et/ou IRM) ne sont pas indispensables.
Même si le nerf pudendal n’innerve pas les fesses, ni les cuisses, ni le bas du ventre, certains patients présentent des douleurs au-delà du périnée qui peuvent s’expliquer par des contractions réflexes des muscles de la région ou par des phénomènes de sensibilisation locale à la douleur.
Dans certaines situations, les névralgies pudendales ne sont pas dues à un syndrome canalaire mais à une lésion du nerf, soit par étirement (après un accouchement par exemple), soit par section ou compression brutale (traumatisme du bassin, syndrome de la queue de cheval, chirurgie…). Dans ces cas, les douleurs dans le territoire du nerf pudendal peuvent s’accompagner de troubles de la sensibilité (parties génitales anesthésiées) et de troubles sphinctériens (incontinence urinaire, incontinence anale). Dans ces cas spécifiques, une IRM pelvienne et un EMG peuvent être prescrits.
Les traitements diffèrent en fonctions du bilan : kinésithérapie, médicaments de la douleurs neuropathique, neurostimulations, psychothérapies cognitivo-comportementales, chirurgie… Dans tous les cas, compte tenu des répercussions majeurs de ces douleurs sur la qualité de vie (professionnelle, psychologique, sexuelle…) une prise en charge globale vous sera proposée. »
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